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- Après le tracteur, la voiture....-

LA NOUVELLE FERGUSON, la voiture la plus originale de l'après guerre !!!

"L'homme qui a tué le cheval" est revenu à 72 ans, au premier plan de l'actualité. Sa rentrée semble calculée pour sauver de justesse l'industrie automobile britannique, bien mal en point depuis quelque temps.
Il s'agit de Harry Ferguson, cet Irlandais du nord "roi du tracteur" qui s'était officiellement retiré des affaires en 1954, mais que le démon de la mécanique a continuer à hanter; il est le créateur de ce que l'on appelle un peu prématurément "la voiture miracle".
Ce véhicule révolutionnaire, on en parle beaucoup, mais on ne le voit jamais. Il s'agit, en fait, d'une série de prototypes du genre Jeep, dotés de différents systèmes nouveaux de traction, de direction, de suspension et de freinage. 

Ces prototypes dont jalousement gardés derrière les barbelés qui entourent le domaine de Cotswold (Gloucestershire). Seul le duc d'Édimbourg a eu le privilège de les piloter.C'est dans cette retraite campagnarde, où les links du golf et les belles pelouses anglaises ont été bouleversées par les pistes d'essais, que s'est installé Harry Ferguson. 
Pour l'instant il n'a pas l'intention de fabriquer lui même la voiture; il est occupé à mettre au point ses inventions. Il a créé dans ce but la "Harry Ferguson Research Ltd" qui, souhaitons-le-lui, doit être à l'industrie automobile ce qu'ont été successivement à la vie rurale la "Ferguson Sherman Corporation", la "Ford Ferguson", puis la "Compagnie Massey-Harris-Ferguson". Ces quatre raisons sociales résument la vie de celui que les anglais considèrent un peu comme un visionnaire, mais en visionnaire pratique et formidablement bien organisé: l'histoire des "Carnets Ferguson" a fait le tour du monde. Toujours très élégamment habillé, il fait faire une poche spéciale à tous ses vestons: dedans il y enfouit un carnet noir qui ne le quitte jamais. Sur ce carnet, il note toutes les idées qui lui passent par la tête, et Dieu sait qu'il en a !!!.  La nuit, le carnet est toujours là, à portée de sa main. C'est de ce carnet que sortent les projets.
A 16 ans, à Belfast, Harry Ferguson monte sa première affaire: vente et réparation de voitures et motos. Une longue série de succès en compétition ne l'empêche pas de s'intéresser à l'aviation: il crée et construit le monoplan avec lequel il sera le premier à violer le ciel irlandais, le 31 décembre 1909.
Une telle activité ne devait pas passer inaperçue de ses contemporains et l'on comprend pourquoi, au début de la guerre 1914-1918, le Service Irlandais de l'Agriculture le charge de diriger la mécanisation agricole du pays, qui doit augmenter le rendement de la terre, on connaît la suite de l'histoire. 

Les accords avec Massey Harris signés le 14 août 1453 devaient précéder de peu la fin de la "carrière agricole" d'Harry Ferguson dont le carnet noir était bourré de notes sur l'automobile.; La paisible retraite de Cotswold devenait le laboratoire où s'ébauchait à l'abri des regard indiscrets la "voiture de l'an 2000".
En décembre dernier, la nouvelle qu'un prototype Ferguson allait voir le jour fit plus de bruit que le procès avec Ford et le sérieux Daily Mail écrivait: "Une automobile fonce à 110 km/h sur un macadam gelé, elle se dirige tout droit vers une maison. Les spectateurs ferment les yeux et attendent le choc inévitable.....La voiture stoppe à un mètre du mur. Il en sort un petit homme mince, les yeux brillants derrière des lunettes sans monture . . . . .
Suivait la description du nouveau véhicule qui était doté dit on de quatre roues motrices commandées individuellement par une turbine et pouvant braquer à angle droit. Harry Ferguson devait lui même rétablir les faits: La Ferguson Research Ltd expérimentait un prototype de voiture tous terrains à quatre roues motrices, à châssis à poutre centrale. C'est un moteur Jowet Javelin à cylindres opposés qui équipait primitivement ce véhicule semblable aux jeeps, mais intéressant par une série d'organes mécaniques originaux: Suspension à demi essieux oscillants, freins à disques multiples sur l'arbre de transmission, commandes hydrauliques etc. Ceux ci sont la consécration d'un certain nombre de brevets déposés par l'ancien champion motocycliste F.W. Dixon, premier collaborateur de Ferguson et par Claude Hill, le créateur d'Aston Martin, ingénieur à la "Ferguson Research".

Prétendre que nous sommes en présence d'une voiture populaire, c'est beaucoup dire; A première vue, il semblerait que le prix de certains de ses organes soit assez élevé. Sur la véritable nature de cette automobile miraculeuse, les techniciens sont de plus en plus divisés; est ce une voiture de tourisme de grande série ? Un véhicule tous terrains à usages civils ou militaires ? Ne s'agirait il que de simples brevets susceptibles d'être adaptés à des modèles existants ?
Autant de questions sans réponses. Une seule chose est certaine: les travaux de Ferguson et de son équipe sont appelés à jouer un rôle décisif dans l'ère de progrès où s'engage l'industrie automobile.

Et L'infatigable Irlandais restera ainsi fidèle à sa formule: "Si nos inventions n'avaient pas de but, il y aurait échec." Et Ferguson n'échoue jamais.

Recopie d'un article paru dans Science et vie de novembre 1956 sous la plume de Robert Thomas. (Harry Ferguson est décédé le 25 octobre 1960)


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